Le Passage Lemonnier est le premier passage ouvert d’importance à Liège (160 m de long sur 40 m de large). Son édification date de 1839. De style néo-classique, il est constitué de deux galeries linéaires qui se réunissent à leur point anguleux par une rotonde octogonale. Il renferme quarante-huit maisons dont la majeure partie est à trois étages. Seul le premier étage est visible depuis la galerie.
La particularité architecturale des passages couverts assimilés au passage Lemonnier, comme les galeries Saint-Hubert à Bruxelles ou les nombreux passages couverts parisiens, tient dans une volonté de présenter une succession de vitrines identiques, comme autant d’écrin aux produits de luxe, sous une verrière si possible grandiose. Il s’agissait d’opération immobilière réalisée par des promoteurs qui visaient le développement d’un commerce de qualité.
La galerie a connu différentes phases de modernisation de 1934 à 1939: transformation des entrées, des devantures commerciales, de la rotonde et de l’ensemble des façades donnant sur la galerie, installation d’un nouveau carrelage, suppression des porches d’entrée avec leurs marches, création de nouvelles verrières en pavés de semi-cristal couvrant les galeries et d’une coupole rehaussée en béton armé dont le dôme est également en pavés semi-cristal du Val Saint-Lambert, rénovation des enduits muraux et des éclairages de nuit,… Le registre décoratif alterne un modernisme tempéré, au niveau des entrées et des galeries, et un Art déco au niveau de la rotonde sous forme notamment de volutes peintes.
Le passage Lemonnier s’est vu habiller depuis des années de placards publicitaires et d’aménagement spontanés qui ont certes, animés par leurs couleurs et leurs formes cette promenade couverte, mais qui ont nui à cette élégance propre au passage.
Aujourd’hui la société civile du Passage Lemonnier a décidé de lancer une opération de restauration, de réorganisation, et de travaux d’aménagement. Ces travaux visent la restauration des parties classées, l’extension, le réaménagement et la mise aux normes des surfaces commerciales, ainsi que la réaffectation des étages inoccupés en logement.